Sa petite cousine est venue de l’autre bout de la France pour le voir, et il préfère jouer seul avec une spatule en bois ? Rassurez-vous, c’est normal. Votre enfant n’est pas un sociopathe en devenir (enfin, je ne vous le souhaite pas).

Un poil de théorie
Les différentes étapes du jeu chez l’enfant ont été catégorisées pour la première fois par Mildred Parten en 1929, en fonction de leur dimension sociale :
- le jeu solitaire > Ouf, votre enfant joue seul ? Il est sans doute dans cette phase !
- le jeu parallèle
- le jeu associatif
- le jeu coopératif
- le jeu avec règles
- le jeu spectateur.
L’étape qui nous intéresse aujourd’hui, c’est la première : l’étape du jeu solitaire.
De 0 à 2 ans : la période du jeu solitaire
Plus concrètement, que se passe-t-il pendant cette période ? Beaucoup de parents (j’en fais partie) se sont interrogés en voyant leur enfant préférer la compagnie d’un bloc de pâte à modeler à celui d’un autre être vivant.
Pourtant, c’est normal. Jusqu’à l’âge d’un an, les bébés sont principalement centrés sur eux-mêmes (certains adultes le sont toujours, ceci dit). Ils aiment explorer leur environnement, manipuler de nouveaux objets, et observer les adultes et les autres enfants… mais sans forcément interagir avec eux. Oui, comme les chats, finalement. C’est le moment de leur proposer des jeux simples, comme des puzzles. J’en profite pour vous partager le tutoriel et le patron du puzzle « Pastèque », particulièrement adapté à cette période.
Entre 1 et 2 ans, il commence généralement à interagir avec les adultes : ils pointent des objets du doigt, commencent à émettre des sons et jouent à « caché-coucou » (et autres jeux très répétitifs). C’est à cette période que son intérêt pour les autres commence lentement à se développer.
Pourquoi le jeu solitaire est important ?
D’après la recherche, cette période pendant laquelle votre enfant joue seul est crucial pour son développement.
- Le jeu solitaire favorise l’indépendance. Il leur apprend à se divertir seuls et leur donne les bases de l’autonomie. Je vous dirais bien de profiter de ces périodes de calme pour siroter un cocktail, mais on sait tous que vous avez probablement une lessive à lancer.
- Le jeu solitaire aide à développer des préférences. Quand ils jouent seuls, les enfants développent leurs goûts, leurs préférences, leurs intérêts. Cela les aidera à comprendre ce qu’ils aiment et n’aiment pas plus tard (par exemple, les brocolis).
- Le jeu solitaire développe la créativité et l’imagination. Non seulement ils aiment décider avec quoi jouer, mais aussi comment. C’est ainsi qu’ils trouveront particulièrement pertinent et adapté de touiller dans un bol avec une brosse à cheveux. De véritables petits génies, cela ne fait aucun doute !
- Le jeu solitaire développe sa capacité de concentration et de persévérance. En les laissant réfléchir à l’utilisation d’un jouet, on encourage aussi leur capacité à résoudre des problèmes et surmonter les obstacles. Il suffit de les observer chercher à faire rentrer ce fichu bloc carré dans un trou triangulaire pour noter leur capacité de résilience.
- Le jeu solitaire développe les capacités motrices. Même une action aussi simple qu’aller chercher un jouet demande beaucoup de réflexion aux enfants. Ils doivent se déplacer, le saisir, comprendre comment le manipuler, découvrir les textures qui le composent…
Comment encourager le jeu solitaire ?
Bien que le fait de jouer seul soit une activité naturelle pour les enfants, vous pouvez aussi les encourager.
- Essayez de leur fournir des jouets « ouverts » dont l’usage n’est pas prédéterminé (blocs, pâte à modeler… ou simplement des ustensiles de cuisine) ou des jouets type « Montessori », variés et dans des matières naturelles. Jetez un œil à cet article sur les caractéristiques des jouets Montessori si le sujet vous intéresse.
- Laissez-le jouer sans interférer. Oui, je sais, c’est parfois difficile. Surtout quand vous le voyez essayer de dévisser un couvercle dans le mauvais sens depuis plusieurs minutes.
Et ensuite ? La période du jeu parallèle
Entre 2 et 3 ans, votre enfant entre dans une période que l’on appelle la période du « jeu parallèle ». Il continue à jouer seul, mais il aime que d’autres enfants partagent la même activité, à côté de lui. Il prête attention à ce qu’ils font, pourra même les imiter et communiquer avec eux. Pour autant, ils ne jouent pas encore « socialement » ensemble à ce stade. C’est en observant qu’ils apprennent, ensemble, les bases de la vie en société.
Si vous voulez en savoir plus sur cette période, n’hésitez pas à m’écrire et je rédigerai un article sur le sujet : hello@fovana-diy.com