Le nombre de cadeaux a t-il une influence sur le bonheur des enfants ?

Noël approche, et avec lui l’odeur de pain d’épice, les rues illuminées… et d’éternelles questions : combien de cadeaux offrir à mes enfants ? Dois-je écouter tous leurs souhaits ? Est-ce que ces cadeaux les rendent réellement plus heureux ? Voici quelques éléments de réponse qui, je l’espère, vous guideront cette année.

Trêve de suspens : quand il s’agit de cadeaux, la modération est la clé. C’est en tout cas l’avis de Mark Joseph, père et fondateur de Parental Queries. « La qualité vaut toujours mieux que la quantité. Votre enfant n’a pas besoin de 20 cadeaux pour être heureux ; quelques cadeaux réfléchis et bien choisis feront très bien l’affaire » explique-t-il.

Labels pour les jouets en bois

Mais pourquoi se modérer, alors que cela vous fait peut-être plaisir – à vous aussi – de voir vos enfants crouler sous les paquets le matin de Noël ? Selon cet expert, les cadeaux excessifs peuvent être un vrai problème. « Cela peut amener les enfants à devenir trop matérialistes et à trop attendre des occasions de cadeaux. Et cela peut aussi conduire à un manque d’appréciation » ajoute-t-il.

À la question « combien de cadeaux offrir », Nuria Casanovas, psychologue pour enfants et adolescents, partage son avis sur la modération : « Nous sommes parfois tentés de croire que plus nos enfants auront de cadeaux et plus ils seront heureux. C’est en réalité loin d’être toujours le cas, c’est d’ailleurs souvent l’effet inverse qui se produit » explique-t-elle. Ah ?

Trop de cadeaux : et si c’était une mauvaise idée ?

En effet, la psychologue voit trois effets nocifs dans ce moment de partage. Tout d’abord, le fait de recevoir une grande quantité de cadeau diminue l’importance de chacun d’entre eux. Vous l’avez sans doute observé vous-mêmes en voyant comment votre enfant peut passer d’un jouet à un autre le jour de son anniversaire.

Mais ce n’est pas tout, il y a également un risque que l’enfant développe plus de plaisir dans le sentiment de possession que dans le cadeau lui-même. De quoi en faire un futur consommateur impulsif, visiblement.

Enfin, la psychologue alerte sur le fait que le « toujours plus » conduit le « jamais assez », créant un éternel sentiment d’insatisfaction chez l’enfant. Alors, combien de cadeau offrir ? La réponse est simple : pas trop.

Quid des cadeaux offerts par les proches ?

Armé de la meilleure volonté du monde, vous vous êtes promis de limiter la quantité de cadeaux sous le sapin cette année. Mais voilà, la grand-mère tenait absolument à lui offrir une trottinette électrique, sa tante a souhaité lui léguer sa vieille collection de livres « Martine » et les parrains et marraines ont mis leur grain de sel avec quelques peluches (« Roooh c’est pas grand chose vraiment ! »). Et voilà : combien de cadeaux offrir ? Vous pourriez presque n’en offrir aucun, tellement les autres s’en chargent pour vous !

Alors comment faire pour limiter les excès, sans doucher l’enthousiasme de vos proches ? Dans ce cas, vous pouvez poser quelques règles simples : un seul cadeau par enfant, un cadeau commun, un cadeau qui restera ensuite chez papy et mamie… Il n’y a pas des milliers de manières de traiter cette question, et toutes vont demander un peu de pédagogie auprès de vos proches.

Peut-on apprendre à ses enfants à se contenter de peu ?

Mais alors, comment gérer la frustration de vos enfants, habitués à leur traditionnelle montagne de cadeaux ? Comment les aider à vivre la différence, vis à vis de leurs copains d’école qui en auront peut-être reçus beaucoup plus ? Une question complexe, pour laquelle Nuria Casanovas propose quelques pistes :

  • Privilégier des jouets créatifs, qui vont les aider à se développer leur imaginaire, à créer ;
  • Si « le mal est fait » et qu’ils ont déjà beaucoup de jouets à la maison, vous pouvez les aider à réduire progressivement leur nombre, afin qu’ils prennent l’habitude de valoriser et de profiter de ce qu’ils ont déjà ;
  • Si vos enfants réclament de nouveaux jouets, les aider à prendre conscience de ce qu’ils possèdent et les encourager à redécouvrir leurs propres jouets, et notamment ceux qu’ils n’utilisent jamais.
  • Prendre l’habitude de ne plus satisfaire immédiatement les désirs de vos enfants, afin de les aider à travailler la frustration.

Vous êtes plutôt « liste au Père Noël » ou « surprise » ?

Sur la question, il y a deux écoles (et bien souvent, des années de tradition derrière) et aucune « bonne pratique » miracle.

Vous avez privilégié la liste ? Elanna Yalow, psychologue de l’éducation et directrice des études chez KinderCare Learning Companies, explique qu’il est tout à fait possible de gérer la frustration créée par le fait de ne pas tout obtenir le jour de Noël : « Vous pouvez faire une liste avec votre enfant de ce qu’il veut et l’établir par ordre de priorité en fonction de l’intérêt de votre enfant et de votre jugement, explique-t-elle. Tenez également compte de vos valeurs personnelles et soyez réaliste quant à ce que vous pouvez vous permettre. »

Vous êtes plutôt surprise ? Tant mieux ! Nuria Casanova soutient que les surprises ont de nombreuses vertus. Non seulement, elles participent au plaisir de recevoir un cadeau, mais elle apprend aussi à vos enfants à limiter le contrôle et s’habituer à gérer d’éventuelles frustrations. Mais surtout, elles lui permettent de découvrir des jeux et des univers auxquels ils n’auraient pas songé, et qui pourraient tout autant leur plaire.

Sinon, pour les Suisses comme moi, il y a une solution toute trouvée : un ou deux cadeaux choisis, et un cadeau surprise !

Et si vous êtes adepte du DIY et que vous aimez fabriquer vos propres jouets et cadeaux, le nombre de cadeaux n’est sans doute pas un sujet : les cadeaux faits maison, c’est beaucoup plus long que la virée shopping au magasin de jouet. Alors la profusion est rarement au programme ! Par ailleurs, s’il vous faut un peu d’inspiration pour cette année, je vous laisse consulter nos derniers jouets DIY ci-dessous. Bon bricolage !

Sources :

Drôles de Mums

Parents.com

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